La Masterclass
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Illustration of two cars racing

par Victor Cianni

Chief Investment Officer at Alpian

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Vous savez que nous aimons les chansons qui qui vous donnent de l’énergie. Le choix du mois a été popularisé par la sortie du film Scarface en 1983, et on y retrouve tous les sons et rythmes électroniques dont les musiciens des années 80 avaient le secret. « Push It to the Limit » de Paul Engemann peut vous transformer en lapin Duracell en un instant.

Vous vous demandez peut-être pourquoi nous avons choisi cette chanson. Après tout, les marchés financiers ont été plutôt calmes en avril. Le prix de la plupart des actifs, qu’il s’agisse des actions, des obligations ou des matières premières, n’a pas beaucoup bougé. Mais si l’on regarde ce qui se passe en arrière-plan, c’est une autre histoire. Et les paroles de la chanson sont assez évocatrices : de nombreuses limites sont repoussées.

De quels « fils du rasoir », « sommets », « limites », « points de non-retour » parlons-nous ?

Tout d’abord, l’écart d’interprétation entre ce que les investisseurs pensent que les banques centrales vont faire et ce que les banquiers centraux nous disent qu’ils font se creuse.

Alors que l’on s’attend à ce que les taux augmentent en mai, poussant les économies dans leurs retranchements, les investisseurs parient que la Réserve fédérale (qui est la banque centrale qui a augmenté les taux le plus agressivement), s’arrêtera après cela et réduira même les taux de 2 % par rapport au niveau actuel d’ici le début de l’année prochaine.

Des opinions qui divergent trop, ça finit généralement mal. Pour l’instant, il est un peu trop tôt pour dire qui a raison. Surtout après les données économiques contradictoires publiées récemment.

D’une part, la mesure de l’inflation la plus examinée par la banque centrale américaine est ressortie plus élevée, ce qui laisse penser que la lutte contre la hausse des prix n’est pas terminée. D’autre part, le PIB, qui donne le pouls de l’économie, est ressorti plus faible, suggérant que l’économie ralentit.

Deuxièmement, la dette américaine continue de s’aventurer en territoires inconnus.

Les débats sur le plafond de la dette font rage, car le gouvernement américain a de nouveau atteint le montant maximum qu’il est autorisé à emprunter pour faire face à ses obligations.

Pour rappel, le gouvernement américain peut emprunter de l’argent pour payer ses factures lorsque ses dépenses dépassent ses recettes, et il ne s’en est jamais vraiment privé au cours des dernières décennies. Pour relever la limite de la dette, le gouvernement doit obtenir l’approbation du Congrès, et une procédure éprouvante commence. Si la demande n’est pas approuvée à temps, elle pourrait avoir des conséquences désastreuses.

En 100 ans d’histoire, le Congrès a toujours été en mesure de se mettre d’accord sur une suspension ou un relèvement du plafond. Mais le défi sous-jacent demeure : ce montant d’endettement est-il viable, surtout maintenant que le coût du financement de la dette a augmenté de façon spectaculaire ?

Troisièmement, les entreprises ont commencé à communiquer leurs résultats financiers pour le trimestre écoulé.

Il semble qu’il y ait également une limite à la performance des entreprises dans un environnement économique difficile. Jusqu’à présent, les résultats sont mitigés et similaires à ceux du trimestre précédent. La hausse des taux a également poussé certaines banques à la limite.

Quatrièmement, le paysage géopolitique mondial devient plus tendu.

Les mouvements tectoniques entre les blocs économiques sont s’accentuent. La dédollarisation devient un thème majeur et les relations entre les États-Unis et la Chine sont sur une pente dangereuse.

Les limites existent souvent pour être repoussées et lorsque cela se produit, cela crée souvent des opportunités pour les investisseurs. Mais il existe des points de non-retour à ne pas franchir. C’est pourquoi nous restons prudents dans la gestion de nos portefeuilles.


La série « Le marché en un coup d’œil » résume les événements les plus importants de l’industrie financière sur une base mensuelle. Rejoignez le CIO d’Alpian, Victor Cianni, pour un voyage musical combinant des informations sur les marchés au rythme de chansons populaires.

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À propos de l'auteur

Victor a plus de 13 ans d’expérience dans la gestion d’actifs. Au cours de sa carrière, il a aidé de nombreux particuliers, familles et institutions dans leur parcours financier, à la fois en leur fournissant des conseils personnalisés sur leurs investissements et en gérant des actifs en leur nom. Il a occupé plusieurs postes clés dans les divisions d’investissement de CA Indosuez, Lombard Odier et Citi Private Bank. Il est titulaire d’un diplôme d’ingénieur en bioinformatique et modélisation de l’Institut National des Sciences Appliquées de Lyon, et est certifié FRM. Dans son temps libre, Victor aime la lecture scientifique et la collection de livres rares.

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